On observe de très loin un paysage urbain,
car inoffensif il se confond l'air de rien,
aux couleurs si douces aux formes verticales,
à la vue maniérée d'un dandy qu'on empale.

Nulle pollution ne tache l'esthétisme,
de ce paysage ivre de fétichisme,
loin des vicissitudes, nous contemplateurs,
sommes la perfection de ce reflet rêveur.

S'approchant des lieux saints, soulevant le voile,
la réalité jaillit maculant la toile,
dégradant ainsi ce très beau narcissique,
effaçant là, cette pensée artistique.

Certains paysages transformés subitement,
deviennent sans ambages âpres et bruyants,
décevant au plus haut l'observateur rêveur,
ce sur-être infini, humble et évocateur,

Se demande surpris, qui est-il ce génie ?
pour que cette image injustement réfléchie,
ne le fasse plus rêver mais désenchanter,
car un moindre mal pourrait le déniaiser.

Ignorant d'une victimisation de soi,
bourreau imaginaire déguisé de soie,
et sourd et aveugle, il se fait ainsi chaire,
poursuivant affamé un bouc émissaire.

Renaissance rêvée, l'intention est bien,
décidément surannée d'ennoblir l'ancien,
éveillant dans ce "nous" ce nouvel apprenant,
néologisme nu d'un verbe chancelant.

Construite hâtivement l'œuvre est érigée,
pour être vue de très loin, de la mer Egée,
harmonie d'Eden, conservatisme divin,
ne saurait inclure l'ensemble plébéien.

Riverains agressés vivent au quotidien,
proche du monument de cet art incertain,
achèvement d'un kitch meublant un musée,
labyrinthe sociétal d'un crapaud enflé.

Architecte divin étranger des lutins,
visitant son œuvre fier et souverain,
y désire nûment des autochtones nus,
bonté, gratitude et bonheur d'y être vu.

Ces voyageurs aveugles d'un monde aux aguets,
tels de grands sourds criards soudoyant le muet,
ces voyeuristes bardes qui ne souffriraient,
d'une once de critique d'un paysage vrai.

L'architecture nouvelle en réalité,
n'est pas une œuvre faite pour y habiter,
mais pour notre dandy y passant soulagé,
et critiques d'arts pour y être courtisés.


Auteur: Jean-Marc Pauli